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Chercheur et Auteur des livres FM de référence en matière de symbolisme et de
formation.
RITE EMULATION
(Emulation Working)
LES 3 PAS et LE PREMIER PAS REGULIER en F.M.
L'usage des 3 pas durant les cérémonies, ou
accomplis dans certaine circonstance en se dirigeant vers le vénérable maître, s'avère
très ancien et remonte très certainement à 1'époque des Guildes et des Confréries
opératives.
Pour situer la pratique du ou des pas, nous devons
nous référer aux textes dont nous disposons. Ainsi trouve-t-on dans The Grand Mystery
of Free Masons Discovered (de I724) et The Institution of Free-Masons (de I725) la
question suivante :
Question : "
Combien de pas appartiennent au Vrai Maçon ? "
Réponse : " Trois
".
Le Manuscrit Wilkinson (de I727 ) et Samuel
Prichard en sa Masonry Dissected (de I730) indiquent que les Candidats doivent
avancer par 3 pas vers 1'autel avant de prendre leur obligation sur la Bible. Par ailleurs
il apparaît certain que cette façon de procéder relève d'une nécessité symbolique
mais on ne trouve ni allusion ni explication dans les documents. Ce qui ne nous permet pas
aujourd'hui de leur restituer le sens premier, et toute tentative d'interprétation ne
peut guère nous aider, compte tenu de la perte ou déviation actuelle, et par le fait que
l'homme honorable de notre siècle ne véhicule plus les valeurs et usages coutumiers
anciens du maçon anglais du début du I8e siècle.
Un document anglais plus tardif, puisque daté de
1760, le Three Distinct Knocks signale que " le candidat avance seulement
d’un pas au 1er degré, de deux au 2ème degré, de trois pas au 3 ème degré.
" Ce qui énonce en l’occurrence que le premier pas régulier est celui qui
va concrétiser l’admission dans l’Ordre de l’impétrant suivi par la prise
de l’obligation sur le VSL qui entérine définitivement ce geste.
L’extrait du Three Distinct Knocks
reste intéressant car il concerne la pratique des Antients. Et, Laurence Dermott,
qui fut leur Grand Secretary, ne put s’empêcher d’ironiser joyeusement
sur la manière dont les Moderns faisaient leurs pas. Il écrivit dans
l’édition d’Ahiman Rezon, de 1778 :
"After many years’s observations on
those ingenious methods of walking up to a brother..., I conclude, that the First was
invented by a grievlous afflicted with a sciatica, the Second by a Sailor, much accustomed
to the rollong to a ship, and the Third by a man, wont to dance the druncken
Peasant."
De ce texte malicieux, il ressort que la marche
pratiquée par les Moderns diffère de celle des Antients. Le 2ème pas
apparaît circulaire du type "escalier à vis", le 3ème pas évoque un
"zig zag. Certains maçons pensent qu’aucun symbolisme ne devait se trouver
attaché aux pas puisqu’ils différaient dans leur exécution. Cette attitude
révèle un non intérêt ou une non connaissance flagrante pour ce qui concerne la
science symbolique.
Les Modernes cherchent à se démarquer de la
maçonnerie ancienne, ils transfèrent en donnant l’impression d’innover. Le
travail personnel de tout vrai maçon passe par les mêmes obligations ou changements de
" plan " : on doit passer du cercle au carré, puis du carré au cube. Les Antients
souhaitent pour leur part le maintien des éléments issus de la tradition opérative pour
ce que l’on en connaît mais il n’ont pas poussé cette rigueur jusqu'à
maintenir les anciennes grandes lumières des Guildes opératives (le Père, le Fils, le
saint esprit) ; il est vrai que le pasteur Anderson avait accompli son opération
d’élimination des éléments chrétiens ne lui convenant pas.La marche en "
ligne droite » qu’ils pratiquent aux trois degrés est à rapporter de " the
lenght of the cable tow ", qui révèle, au premier comme au troisième degré,
un assujettissement (celui de la dépendance inhérente à l’incarnation de
l’homme), une distance (ou plus exactement une séparation, un no man’s land
infranchissable pour la créature éloignée du créateur) et une direction (relative à
l’origine et à la destination). Au premier degré se trouve établie la liaison
symbolique entre la terre et l’eau ainsi qu’avec le temps et le rythme
invariable de la Grande Nature. Les Moderns restent toujours dans l’univers
symbolique mais considéré à un autre niveau d’interprétation car ils subissent
l’influence croissante de la maçonnerie continentale dont ils tiennent le plus grand
compte et qui leur sert souvent de référence ! D'autant plus que le livre français,
publié en 1751 et intitulé le Maçon Démasqué, connaît un grand succès depuis
qu’un Frère anglais l’a ramené des Pays-Bas. Il en va de même pour
l’ouvrage L’Ordre des Francs Maçons trahi, publié en 1755. Les
Français sont passés d’une maçonnerie vétéro-testamentaire à une maçonnerie
néo-testamentaire. Les Anglais le savent bien puisqu’ils comptent, dans leurs camps
de prisonniers, de nombreux maçons Français appartenant aux troupes napoléoniennes et
qui bénéficient d’un régime de semi liberté pour participer aux travaux des loges
anglaises proches de ces camps.
LE 1er PAS REGULIER EN F.M.
Ce pas effectué à partir des pieds mis à
l’équerre avec les talons joint (heel to heel) remonte au moins vers 1700 puisque
nous en trouvons la mention dans le Manuscrit Sloane. La Grande Loge des Moderns le
modifia en le remplaçant par trois pas. Celle des Antients le maintint. Les Moderns
justifiaient leur façon de procéder ainsi :
" What do they morally teach us ? "
" Upright lives and well sequarated
intentions. "
Ces différences furent codifiées, fondues, lors
de l’Union.
Texte protégé par
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